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Les arts divinatoires à notre époque
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19 octobre 2022

La précognition selon Michael Talbot et David Bohm

Dans L’univers est un hologramme, Michael Talbot aborde la question de la précognition à travers les théories du physicien David Bohm qui affirme que l’univers est un hologramme. Je vous invite à lire ces quelques lignes avec lui :

« L’avenir est-il figé, déterminé une fois pour toutes, ou garde-t-on la possibilité de le modifier ? A première vue, l’existence des phénomènes précognitifs semble faire pencher la balance vers la première hypothèse. Ce serait alors passablement désespérant. Si l’avenir est un hologramme dont chaque détail est d’ores et déjà fixé, notre libre arbitre est un mirage et ce serait sans rien y comprendre que, marionnette entre les mains du destin, nous danserions sur un air écrit d’avance./Par bonheur, il semble qu’il n’en soit rien. La littérature regorge de catastrophes évitées parce que prévues, de cas où des personnes se sont abstenues de prendre un avion qu’elles « savaient » devoir s’écraser ou sont intervenues de justesse pour sauver leurs enfant de la noyade en les « sentant » s’aventurer dans un courant. Le naufrage du Titanic a fait l’objet de dix-neuf prémonitions dont les récits nous sont parvenus. Certaines furent le fait de passagers qui en tirent compte et survécurent, d’autres de passagers qui se noyèrent pour n’y avoir pas prêté attention, d’autres encore de personnes n’entrant dans aucune de ces deux catégories[1]./ Ce genre d’incidents suggère que l’avenir n’est pas tracé de manière rigide, qu’il est plastique et susceptible d’être modifié. (…)/ David Bohm rend compte de la même situation en termes légèrement différents : « quand une vision prémonitoire amène de gens à ne pas prendre le bateau ou l’avion qui va effectivement faire naufrage ou s’écraser, ce qu’ils ont vu n’était pas l’avenir réel mais quelque chose qui, implié dans le présent, était en passe de s’explier pour former l’avenir en question. En fait, le futur entrevu par eux différait du futur réel en ce qu’ils le modifiaient. J’estime donc préférable de voir dans ces phénomènes, s’ils ont une existence, des projections de l’avenir dans l’ordre implié du présent. Comme dit le poète, l’ombre de ce qui était sur le point de se produire s’étend déjà sur le présent, une ombre portée jusque dans les profondeurs de l’ordre implié.[2] »/ (…) l’avenir est un hologramme assez substantiel pour être perçu, mais dont la malléabilité reste suffisante pour que nous puissions le modifier. (…) Préférer tel ou tel avenir holographique revient pour l’essentiel à le créer. »

Michel Talbot, L’univers est un hologramme, 1991, Pocket, 1994 pour la traduction française, p. 346-350

David_BohmNotons que pour David Bohm, l’univers se compose de deux réalités différentes et absolument identiques, l’implié qui est la source divine de la réalité, source au potentiel infini, incommensurable à ce qu’on connaît, et qui reste en arrière-fond, et l’explié qui est la réalité telle qu’on la perçoit. Ce qui relie les deux mondes, c’est la notion d’hologramme dans ses caractéristiques essentielles : tout n’est qu’image, et en chaque parcelle du réel se tient la totalité du tout.


[1] Ian Stevenson, « A review and Analysis of Paranormal Experiences Connected with de Sinking of the Titanic, Journal of American Society for Psychological Research 54 (1960), pp 153-171.

[2] Entretien privé avec l’auteur, 28 octobre 1988.

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